Le marquage des vélos neufs ou d’occasion deviendra obligatoire lors de la vente par un professionnel en 2020. Cette identification vise à réduire les vols et assécher le recel de vélos volés.
En 2020, s’il ne faudra pas disposer d’une carte grise pour son vélo, ce dernier devra être identifié par un marquage. Comme une voiture immatriculée lors de sa mise à la route. C’est l’une des dispositions du Plan vélo de la Loi Mobilité qui a été présentée à l’Assemblée nationale par Elisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire.
« Un fonds vélo de 350 millions d’euros est créé pour lutter contre les ruptures de pistes cyclables, généraliser le marquage des vélos pour lutter contre
Ceux qui possèdent déjà un vélo pourront également le faire marquer auprès des organismes conventionnés pour enrichir une base de données nationale d’identification sur laquelle se connecteront les policiers. Le système a déjà fait ses preuves sur les motos dont les accessoires (pots d’échappement ou jantes) sont gravés pour éviter le vol et le recel de pièces détachés.
« 300.000 ménages sont victimes d’un vol de vélo »
Le marquage n’est pas d’un dispositif pour verbaliser les cyclistes. Il vise à freiner le vol de vélos, et surtout la revente. Car pour l’instant, il est impossible ou presque de lutter contre ces actes de délinquance qui dissuadent de nombreux urbains de devenir cyclistes ou qui incite à acheter un vélo peu cher et peu fiable pour ne pas trop y perdre s’il est volé.
« Chaque année plus de 300.000 ménages sont victimes d’un vol de vélo, ce qui représente 10 % des ventes. Ce phénomène est l’un des premiers freins à la pratique régulière du vélo et à son usage comme mode de déplacement au quotidien », explique le ministère.
Quand bien même, l’engin est retrouvé par la police, son propriétaire ne pourra pas le récupérer puisque rien ne prouve qu’il lui appartient bien. En novembre 2017, à Gagny, en Seine-Saint-Denis, la police avait ainsi découvert un réseau de receleurs et récupéré 75 vélos. Un seulement a pu être rendu à son propriétaire. Il était le seul vélo marqué.
Autre anecdote, à Biarritz, une personne a découvert sur Leboncoin le vélo qu’il s’est fait voler. Il prévient la police qui se rend chez le vendeur. Mais après vérifications, les policiers découvrent que l’auteur de la petite annonce a acheté en toute bonne foi le cycle auprès du magasin Cash Converter de Boucau, pour 200 euros. C’est en allant sur Internet pour en savoir plus sur ce modèle qu’il a découvert qu’il valait 1500 euros. Les registres de Cash Converter ont ensuite permis de retrouver le voleur.
40 % des vélos volés sont restitués
« Le Bicycode [le marquage créé par Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) en 2004, NDLR] n’empêchera pas les vols, mais il permettra de retrouver les propriétaires des vélos volés », nous confirme Jérôme Sorrel, auteur de Vélotaf, guide du vélo urbain.
Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 400.000 vélos sont déjà marqués en France, ce qui a permis de restituer de plus en plus de vélos volés et de dissuader les voleurs. « Entre un vélo marqué, et un non marqué, un voleur aura plutôt tendance à éviter le premier, car il sera identifiable », précise Jérôme Sorrel à BFM Auto. L’intérêt est aussi de vendre plus facilement son vélo en fournissant à l’acheteur, qui deviendra officiellement le nouveau propriétaire, la garantie qu’il n’a pas été volé.
Quelques dizaines d’euros pour faire graver son vélo
Plusieurs méthodes existent, la gravure, l’impression sur le cadre ou un autocollant de haute résistance. Les principaux systèmes agréés sont Bicycode, Paravol, Recobike et Auvray sécurity. Le coût dépend de la technologie de marquage. Celui de la FUB ne coûte qu’une dizaine d’euros, pas plus. Pour une trentaine d’euros, Paravol propose un système de géolocalisation avec un smartphone pour le retrouver facilement.
Cette méthode est efficace. Elle a eu des effets dans tous les pays où elle est appliquée. Selon la FUB, « le marquage grande échelle a permis, dans d’autres pays européens, de réduire les vols de 30 % et de restituer 40 % des vélos volés à leur propriétaire ».
BFM